Pál Horváth est un décrocheur d’étoiles qu’il métamorphose – ab chao – en carrés, en cercles, en triangles ou en trapèzes (voltige oblige) sur colorés, il ordonne ensuite cette géométrie euclidienne à la manière d’un maestro qui dompterait une effervescente chevauchée de Walkyries !
Comme Delacroix ou Rimbaud, Pál Horváth fait chanter les couleurs dans des harmonies qui lui sont bien propres, préférant l’âpreté tonitruante d’un feu d’artifices aux complaisances d’un banal politiquement colorié.
Pál Horváth est aujourd’hui au sommet de son art, pourtant il reste ce fougueux jeune homme réfugié en Belgique en 1957 qui n’a jamais cessé de chercher, toujours en quête de découvertes plastiques, d’inventions, de trouvailles, jamais de trucs, un cerveau en perpétuelle ébullition (parfois difficile à suivre tant il déborde d’énergie) ; un magicien des temps anciens qui survivrait avec panache au XXIe siècle.
Puisse-t-il encore nous émerveiller, c’est le moins que nous puissions lui souhaiter.
Ben Durant Bruxelles, novembre 2019
L' auteur: Roger Palm
Roger Palm (°1942) n’a aucun statut officiel, ni titre ès qualité en matière artistique. Simple amateur d’art plastique, comme de musique, d’opéra et de littérature, il est passionné d’Histoire. Pendant les golden sixties, il multiplie les formations en sciences humaines – sciences politiques et sociales, économie, management, psychologie sociale, psychanalyse – à Louvain et Paris. Et il fait de nombreux séjours et voyages d’études, en Espagne, Finlande, et aux États-Unis, Canada, Mexique et Japon. Après son doctorat en sociologie, il commence une carrière universitaire (Namur, Louvain, Bruxelles) et de conseil en Belgique et à l’étranger. Missions au Portugal, au Bénin et au Togo. Après la chute du Mur de Berlin, il enseigne et travaille à Prague ; vit deux ans à Moscou, puis travaille dans 10 pays d’Europe centrale et orientale, candidats à l’UE. Partout, il consacre ses temps libres à visiter les musées, les galeries d’art et les ateliers d’artistes. Pendant longtemps son port d’attache et de ressourcement était un petit village du Quercy (France). Aujourd’hui, c’est dans un village de Hesbaye (Belgique) qu’il s’est retiré pour écrire. Depuis 1970, il rédige des articles pour des revues spécialisées et des préfaces de catalogues d’expositions ou autres textes sur Antoine Mortier, Jo Delahaut, Ernst Engel-Pak, Mireille Liénard, Yves Zurstassen. Il a publié, en 2017, le Catalogue raisonné de l’œuvre graphique de Jo Delahaut ; en 2020, deux monographies, Pal Horváth, Chantre de la couleur et Mireille Liénard, Trente ans de sculpture. Il se consacre actuellement à un projet plus vaste, l’étude du rapport au corps dans l’histoire de l’art : Nudité, art et sexualité (titre provisoire).
